19 avril 2018

Expérimentation sonore avec du papier.

Improvisation en studio à 10 mains, 14 oreilles et 2 micros avec des feuilles de papier A4, 80 g/m². Chaque participant combinait plusieurs gestes pour tenter de créer une petite séquence-jeu collective. Il s’agissait de faire un parallèle entre la manipulation du papier pour créer des formes plastiques et la composition musicale (découpage, collage, copie/répétition, superposition, etc.).

Puis diffusion de la performance sur 2 hauts-parleurs.

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20 avril 2018

22 mars 2018

PISTES DE TRAVAIL

Cécile. Utiliser la feuille A4 pour créer un manque dans le dessin.

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Mona. Anticiper la disparition du papier. Installation.

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Margaux. Le papier A4 dans tous ses états. Installations et performance.

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Soehee. Existance à travers le papier administratif. Effacement de son propre acte de naissance. Vidéos et dessins.

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Antoine. Suggérer les limites d’un espace. Installation.

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Antoine. Performance « 80 » jouant avec la gravité. 80 feuilles de 80 grammes lâchées dans la cage d’escalier du bâtiment.

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Aurélien. Perception et perspective en 3 variations de formats et de couleurs.
Installation.

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21 mars 2018

Mona. Les évolutions technologiques font disparaître le papier. Découper patiemment des livres, des journaux, des documents admnistratifs et les classer et les archiver dans des éprouvettes pour conserver des traces du présent pour le futur.

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Antoine. Deux pistes.
1. Evoquer la limite d’un espace fragile, s’intéresser à la maison, au plan.
2. Utiliser une ficelle tendue verticalement comme un guide pour laisser tomber des feuilles de papier les unes après les autres le long de cette ligne.

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Margaux. La feuille A4 dans tous ses états.
Une contrainte : utiliser la feuille telle quelle sans la découper, et assembler, froisser, coller pour créer des sculptures météorologiques.

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Aurélien. Un A4 suspendu devant un grand format (par exemple A0). On se place devant le A4 et avec la perspective le A0 paraît avoir la même taille que le A4. Le A4 recouvre le A0. Installation impliquant le corps, le point de vue, la perspective.

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Cécile. Jouer sur le caché/montré par le manque, par des jeux de cache avec un format A4 sur un format plus grand. Prendre un sujet en lien avec la disparition : ici un cortège.

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Seohee : Si nous n’avons pas de papier, nous n’existons pas. Idée : faire couler de l’eau sur son acte de naissance pour que l’encre de celui-ci coule le long de la feuille et disparaisse.

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Lichtenberg’s letter to Johann Beckmann

Lichtenberg’s letter to Johann Beckmann

The following letter, written in 1786-10-25 by the physics professor Georg Christoph Lichtenberg (University of Göttingen, Germany, 1742–1799) to Johann Beckmann, seems to be the oldest preserved written reference to the idea of using the square-root of two as an aspect ratio for paper formats, as is done today by A4 paper:

An Johann Beckmann

Ew. Wohlgebohren
kan ich nunmehr mit Zuverlässigkeit melden (denn ich weiß es aus dem Munde des HE. DeLuc selbst), daß London theils mit Basalt, theils mit Granit gepflastert ist. Ersterer kommt aus Schottland, letzerer aber aus den Insuln Jersey und Guernsey.
Können mir Ew. Wohlgebohren wohl nicht sagen, wo die Formen unserer Papiermacher gemacht werden, oder ob sie sie, woran ich zweifle, selbst machen ? Die Veranlassung zu dieser Frage ist vielleicht Ew. Wohlgebohren nicht unangenehm. Ich gab einmal einem jungen Engländer, den ich in Algebra unterrichtete, die Aufgabe auf, einen Bogen Papier zu finden, bey dem alle Formate als forma patens, folio, 4to, 8, 16, einander ähnlich wären. Nach gefundenem Verhältniß wolte ich nun einem vorhandenen Bogen eines gewöhnlichen Schreib=Papiers mit der Scheere das verlangte Format geben, fand aber mit Vergnügen, daß er ihn würcklich schon hatte. Es ist nämlich das Papier worauf ich dieses Billet schreibe, dem ich aber, weil durch das beschneiden etwas von der eigentlichen Form verlohren gegangen seyn kan, noch einen unbeschnittenen beylege. Die kleine Seite des Rechtecks muß sich nämlich zu der großen verhalten wie 1 : √2 oder wie die Seite des Quadrats zu seiner Diagonale*.
Die Form hat etwas angenehmes und vorzügliches vor der gewöhnlichen. Sind den Papier=Formen machern wohl Regeln vorgeschrieben, oder ist diese Form durch Tradition nur ausgebreitet worden ? und wo stammt diese Form die wohl nicht durch Zufall entstanden ist, her ?
Ew. Wohlgebohren verzeyhen mit diese Freyheit.
[Göttingen,] den 25 Oct. 1786.
GCLichtenberg

* das heutige DIN-Format beruht auf diesem Verhältnis, das bei jedem weiteren Halbieren (oder Verdoppeln) gleich bleibt. L. berichtet ausführl. im GTC 1796, 171 (Schriften 6, 1845, 266). Allerdings kann er die Priorität für diese Entdeckung wohl nicht beanspruchen : A. G. Kästner erzählte Dorothea Schlözer, die bei ihrer Doktorprüfung 1787 diese ihr vorgelegte Aufgabe löste, daß der Magister B. (Butschany ?) sie bei seiner Prüfung (um 1755) nicht habe auflösen können (L. v. Schlöser, Dorothea von Schlözer, 1937, 129).

The above is an excerpt from the book

Georg Christoph Lichtenberg, Briefwechsel, Band III (1785–1792), Verlag C. H. Beck, 1990, ISBN 3-406-30958-5.

Special thanks to Benoit Rittaud for providing me with a copy.
English translation (by M. Kuhn)

To Johann Beckmann

Honoured wellborn [aristocratic greeting]
I can now report reliably (since I heard it myself from HE. DeLuc) that London is plastered partially in basalt and partially in granite. The former comes from Scotland, but the latter from the isles of Jersey and Guernsey.
Could honoured wellborn not tell me, where the forms of our paper makers are produced, or whether they, which I doubt, make their own? The reason for this question may not be uncomfortable for honoured wellborn. I once gave an exercise to a young Englishman, whom I taught in algebra, to find a sheet of paper for which all formats forma patens, folio, 4to, 8, 16, are similar to each other. Having found that ratio, I wanted to apply it to an available sheet of ordinary writing paper with scissors, but found with pleasure, that it already had it. It is the paper on which I write this letter, but to which, because since by cutting some of its original form may have been lost, I also add an uncut original. The short side of the rectangle must relate to the large one like 1 : √2, or like the side of a square to its diagonal.*
This form has something pleasant and distinguished before the ordinary [form]. Are these rules given to the paper makers or has this form spread through tradition? Where does this form come from, which appears not to have emerged by accident?
Honoured wellborn forgive me this freedom.
[Göttingen,] 25. Oct. 1786
GCLichtenberg

* the modern DIN format is based on this ratio, which remains the same with each subsequent halving (or doubling). L. reports detailed in GTC 1796, 171 (Schriften 6, 1845, 266). However, he cannot claim priority for this discovery: A. G. Kästner told Dorothea Schlözer, who solved this problem in 1787 when it was presented to her in her doctoral examination, that the master B. (Butschany ?) was not able to solve it in his examination (around 1755) (L. v. Schlöser, Dorothea von Schlözer, 1937, 129).

Le format papier DIN A4

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi correspondait le format d’une feuille A4 ? Elsa Clairon nous l’explique. Attention, cette histoire franco-allemande réclame un peu de concentration, vous êtes prêt ?

Bon, voici une feuille de papier, une feuille toute simple. Vous en connaissez le format, on appelle ça une feuille A4, DIN A4 en allemand.

Tiens, à propos, DIN, vous savez ce que ça veut dire ? DIN, ce sont les initiales de Deutsches Institut für Normung, l’Institut de normalisation allemand.

Revenons à notre feuille de papier. Elle mesure donc exactement 21 centimètres de largeur et 29,7 centimètres de hauteur. Ce format a une particularité: quand vous pliez ce rectangle en deux dans le sens de la hauteur, vous obtenez 2 petits rectangles. Eh bien, le rapport de la hauteur à la largeur est le même pour le petit et le grand rectangle, autrement dit, ils ont les mêmes proportions.

Vous voyez ? Si on part du format AO, par pliage successifs, on passe à A1, A2, A3, A4, A5 etc. Cela est très utile pour beaucoup de choses. D’abord, ça simplifie la fabrication des différents formats. Ensuite, le fait d’obtenir chaque nouveau format simplement en
découpant le précédent évite tout gaspillage de papier lors de la fabrication, et permet d’économiser de la place pour stocker le papier. Enfin, ça permet à nos photocopieuses de réduire ou d’agrandir un document tout en respectant ses proportions.

Evidemment, il y a une formule mathématique qui permet de calculer le bon rapport entre les dimensions du rectangle. Le voici pour les amateurs de mathématiques, les autres voudront bien nous pardonner quelques instants : si h est la hauteur et l la largeur d’une feuille, alors les dimensions de cette feuille pliée  en deux sont de l et h sur 2. Vous suivez ? Bon, pour que les rapports soient les mêmes, il faut donc que h sur l soit égal à l sur (h sur 2), ce qui donne que h sur l au carré est égal à 2. Vous suivez toujours ? Bravo ! Le rapport de la hauteur à la largeur de notre feuille de départ doit donc être égal à la racine carrée de 2. Voilà.

Bon, figurez-vous que l’histoire de ce format DIN A 4 est un jeu de va et vient entre la France et l’Allemagne.

C est le grand penseur et scientifique allemand Georg Christoph Lichtenberg qui, le premier, mentionne les particularités de ce format dans une lettre du 25 octobre 1786. En fait, le format existe déjà, puisque la feuille de papier sur laquelle il écrit possède justement ce rapport, mais il s’interroge sur l’origine de ce format : s’agit-il là d’un choix conscient du fabricant ?

C’est en France que l’histoire continue : car, aux lendemains de la Révolution française, on va chercher à tout prix à légaliser ce type de format. En effet, dorénavant, un impôt est levé sur la propriété foncière. Il faut donc établir un cadastre, c’est un projet de grande envergure qui demande un vaste effort de rationalisation et d’uniformisation. Le député de la Seine et Marne, Jean-Baptiste-Moïse Jollivet, expose le 21 août 1792 à l’ Assemblée nationale législative les raisons qui justifient le recours à ce type de format.

Quelle doit être la proportion entre les 2 dimensions du papier, la hauteur et la largeur ? demande le député. Après avoir exposé pourquoi « un long usage a proscrit la forme entièrement carrée », il explique que, sous Louis XIV où une première normalisation des formats avait été entamée, le résultat n’était pas satisfaisant « parce que citation le ministère ou ses agents n’ont fait qu’approcher du principe sans l’avoir saisi ».

Après moult atermoiements, la loi est enfin promulguée le 13 brumaire de l’an VII de la République, autrement dit le 3 novembre 1798. Le format « grand registre » est désormais défini comme l’équivalent de notre format A2, le « moyen papier » comme le format A3, les « grand papier », « petit papier » et « demi-feuille » correspondent aux formats B3, B4, et B5. Toutefois, emportées par l’Histoire, ces normes ne seront jamais appliquées et rapidement oubliées.

C’est en Allemagne que va ressurgir l’idée de cette norme, d’abord au XIXe siècle chez le chimiste Wilhelm Ostwald, puis au début du XXe sous l’impulsion de l’ingénieur berlinois Walter Porstmann. Les débats débouchent en 1922 sur l’adoption de la norme DIN 476 qui définit très exactement le format A0, un rectangle de 1m2 de superficie et dont le rapport de la hauteur à la largeur est de √2.

Depuis, la norme allemande a été reprise un peu partout dans le monde. En France, après l expérience sans lendemain de la révolution, la norme a été réintroduite en 1967. Et depuis 1975, ce format est devenu une norme internationale qui porte le numéro ISO 216.

Voilà de quoi réjouir Lichtenberg qui, il y a plus de 2 siècles, écrivait cet aphorisme dont il ne se doutait pas qu’il s appliquerait si bien à lui-même : « Efforce-toi de ne pas être de ton temps ».

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Sans faille

Sans faille, Aurélie Pertusot
2011, 21 x 29,7 x 100 cm, impression jet d’encre sur papier, ramette, socle en bois.

Les lignes de la tranche de ramette de papier ne semblent jamais en finir, elles se prolongent sur la feuille du dessus et donnent une impression d’ensemble et de continuité à la pièce. Ces lignes imprimées sont une imitation, l’installation ne cherche pas à séduire, elle montre le passage ambigu des tranches de papier au dessin en fixant sur les apparences : c’est la même chose, mais nous savons que ça n’est pas la même chose. La sculpture cherche à créer une sensation de bloc et de force à partir de 500 interstices de papier.

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